Le diagnostic de performance énergétique (DPE), un enjeu majeur pour l’immobilier et la transition écologique

Face à l’urgence climatique, le secteur du bâtiment, responsable de près de 40% des émissions de gaz à effet de serre en France, doit s’engager dans une rénovation énergétique ambitieuse. C’est dans ce contexte que le diagnostic de performance énergétique (DPE) prend toute son importance, permettant d’évaluer la consommation d’énergie et l’impact environnemental des logements. Figurant parmi les documents obligatoires lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier, le DPE est aujourd’hui au cœur des débats et des enjeux liés à la transition écologique.

Qu’est-ce que le diagnostic de performance énergétique (DPE) ?

Le DPE est un document qui informe sur la consommation d’énergie d’un logement et son impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Il est réalisé par un diagnostiqueur professionnel, certifié et indépendant. Le DPE comporte également des recommandations pour améliorer la performance énergétique du logement, sans pour autant engager le propriétaire à réaliser ces travaux.

Ce diagnostic est obligatoire depuis 2006 pour toutes les ventes immobilières et depuis 2007 pour les locations. En plus d’informer les futurs acquéreurs ou locataires sur la performance énergétique du logement, le DPE permet également de comparer les biens entre eux, et ainsi d’orienter les choix vers des logements moins énergivores.

Les critères pris en compte dans le DPE

Plusieurs éléments sont analysés lors de la réalisation du diagnostic de performance énergétique. Parmi eux, on trouve :

  • La consommation d’énergie primaire, c’est-à-dire l’énergie nécessaire pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire et la climatisation. Cette consommation est exprimée en kilowattheures d’énergie primaire par mètre carré et par an (kWhEP/m².an).
  • Les émissions de gaz à effet de serre, évaluées en fonction des quantités de CO2 rejetées par le logement, également exprimées en kilogrammes équivalent CO2 par mètre carré et par an (kgéqCO2/m².an).
  • La qualité de l’isolation thermique, qui dépend notamment des matériaux utilisés pour la construction, de l’étanchéité à l’air du bâtiment et des équipements comme les fenêtres ou les portes.
  • Les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, qui doivent être adaptés aux besoins du logement et être performants sur le plan énergétique.
  • L’utilisation d’énergies renouvelables, comme le solaire photovoltaïque, le solaire thermique ou encore la géothermie.

A partir de ces éléments, le diagnostiqueur établit une étiquette énergie, allant de A (logement très économe en énergie) à G (logement très énergivore), ainsi qu’une étiquette climat, allant de A (faibles émissions de gaz à effet de serre) à G (fortes émissions).

La réforme du DPE en 2021

En juillet 2021, une nouvelle réforme du diagnostic de performance énergétique est entrée en vigueur, avec pour objectif d’améliorer sa fiabilité et sa lisibilité. Parmi les principales modifications apportées par cette réforme, on peut citer :

  • La fin des deux méthodes de calcul (sur la base des factures ou sur la base d’un audit thermique complet), au profit d’une méthode unique tenant compte des caractéristiques thermiques du logement.
  • L’ajout de nouveaux critères, comme la ventilation, l’éclairage ou encore le niveau d’exposition aux risques liés au radon (gaz radioactif naturel).
  • La mise en place d’un système de contrôle renforcé, avec notamment la création d’une base de données nationale permettant le suivi et la vérification des DPE réalisés.
  • L’interdiction progressive de la location des logements les plus énergivores, avec un seuil maximal fixé à 450 kWhEP/m².an à partir de 2025, puis abaissé progressivement jusqu’à 330 kWhEP/m².an en 2030.

À noter que les DPE réalisés avant la réforme restent valables jusqu’à leur date d’expiration, soit 10 ans après leur réalisation. Cependant, pour les logements mis en vente ou en location à partir du 1er janvier 2023, un DPE conforme à la nouvelle réglementation sera exigé.

Le rôle du DPE dans la transition écologique

Au-delà de son aspect informatif, le diagnostic de performance énergétique joue un rôle clé dans la transition écologique et énergétique. En incitant les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation pour améliorer la performance énergétique de leurs logements, le DPE contribue à réduire les consommations d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment.

D’autre part, le DPE sert de base pour l’attribution de certaines aides financières destinées à soutenir les travaux de rénovation énergétique, comme MaPrimeRénov’ ou encore l’éco-prêt à taux zéro. De plus, certains dispositifs fiscaux, comme le dispositif Denormandie ou le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), prennent également en compte les performances énergétiques des logements concernés.

Enfin, le DPE permet aux acteurs publics et privés d’orienter leurs politiques et stratégies en matière d’énergie et d’environnement. Ainsi, il constitue un outil essentiel pour accompagner la France dans l’atteinte de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de consommation d’énergie.

Le diagnostic de performance énergétique (DPE) est un outil majeur pour sensibiliser les propriétaires, les locataires et les acquéreurs aux enjeux énergétiques et environnementaux liés au logement. Avec la récente réforme, le DPE gagne en fiabilité et en lisibilité, permettant ainsi de mieux orienter les choix immobiliers vers des logements moins énergivores. En incitant à la réalisation de travaux de rénovation, le DPE contribue également à soutenir la transition écologique et énergétique du secteur du bâtiment, au bénéfice de l’environnement et des générations futures.